• 1Vous qui écoutez, aux rimes que j’ai répandues, le son
  • 2de ces soupirs dont je nourrissais mon cœur, dans
  • 3l’égarement premier de ma jeunesse, quand j’étais en partie
  • 4un autre homme que je ne suis ;
  • 5Pour ce style dans lequel je pleure et je raisonne, et qui
  • 6flotte des vains espoirs à la vaine douleur, je compte
  • 7trouver pitié non moins que pardon chez tous ceux qui
  • 8connaissent l’amour par expérience.
  • 9Mais je vois bien aujourd’hui comment pendant
  • 10longtemps j’ai été la fable de tout le monde ; aussi souvent,
  • 11en face de moi, je me fais honte de moi-même :
  • 12Et de mes vanités la honte est le fruit que je recueille,
  • 13avec le repentir et l’éclatante conviction que tout ce qui
  • 14charme ici bas n’est qu’un songe rapide.

University of Oregon

National Endowment for the Humanities logo